Deux ans. C’est le temps qu’a fallu à Epic Games pour coder la suite du plus gros blockbuster de la Xbox 360, j’ai nommé Gears of War. D’abord démo technologique ahurissante de l’Unreal Engine 3, il devient un excellent jeu de part sa jouabilité novatrice et sa technique qui a fait rougir plus d’une joue ; tant la claque était impressionnante à sa sortie, et continue d’être une vitrine à l’heure qu’il est.
Gears of War 2 arrive donc dans nos chaumières et atterrira sûrement sous le sapin des plus patients. Le 7 novembre est devenu un jour à marquer d’une pierre blanche pour les très nombreux aficionados de la licence car l’attente est énorme. Epic étant des experts du genre action, ils ne réussissent pas seulement à prolonger l’aventure du premier opus, ils la bonifient et gomment bon nombre de défauts, il devient donc le vrai FPS « kick ass » comme Epic aime si bien le désigner. Une petite merveille qui deviendra à coup sûr le vrai "killer-app" de la console.
Dans un futur proche sur la planète de Sera, une race venue sous terre s’est décidé de conquérir la surface. Après avoir infligé une défaite majeure aux locustes (nom qui deviendra vite à la mode), les humains se croyaient enfin victorieux d’une guerre où ils ne voyaient pas d’issue favorable. Mais la reine locuste ne déclara pas la reddition, et comme elle le dit durant une des cinématiques : « Ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort ». De quoi donner la chair de poule aux humains, déjà minés par leur planète complètement ravagée par les galeries souterraines des locustes. Ils sont donc de retour, bien plus nombreux et intelligents, prêts à être tronçonner par votre escouade.
Vous êtes toujours dans la peau de Marcus Fenix, un CGU prêt à défendre Sera jusqu’au dernier souffle. Vous serez assistés par Dominique Santiago, cherchant à retrouver sa femme, Baird et Cole. On sent que Gears of War 2 est bien plus travaillé au niveau du scénario que le premier opus, avec des anecdotes traînant un peu partout, des cinématiques bien plus présentes et avec une mise en scène particulièrement efficace. De quoi bien plonger dans l’ambiance de la guerre. Explosions tonitruantes, dialogues et voix en VF particulièrement convaincantes et bruitages excellents (mais un poil discrets) régalent nos oreilles. Mais là où Gears of War 2 frappe très fort, c’est au niveau des graphismes. Très clairement, c’est le jeu le plus beau sur consoles actuelles. Textures ultra-fines (deux-trois ratés, mais ce n’est pas grand-chose au vu de la qualité globale), profondeur de champ superbe, aliasing quasi-absent, décors enfin destructibles et particulièrement variés, ainsi qu’une excellente fluidité nous bluffent en nous laissant bouche-bée devant le spectacle offert par Epic. Un très grand spectacle qui donne parfois l’impression de regarder un film interactif.
La campagne est un modèle d’intensité qui nous prend aux tripes, avec un cheminement très tendu où les locustes débarquent parfois par dizaines. Il est fréquent que les balles volent dans les quatre coins de l’écran, qu’une grenade explose, qu’un élément de l’arrière-plan s’écroule, tout ça en étant particulièrement concentré grâce à l’excellente IA. Il faut rester sur ses gardes, tout prendre en compte, se planquer souvent et prier qui on veut pour que notre assaut se révèle payant. Forcément, cette tension plie nos nerfs, et cette beauté visuelle rend l’ensemble particulièrement dynamique, mais ce n’est pas un jeu de bourrin pour autant et un peu de patience se révèle bien souvent utile.
Evidemment, impossible de ne pas éprouver une immense satisfaction à chaque couloir vidé. C’en est vraiment jubilatoire. Impossible également de prendre à défaut la jouabilité du titre, elle reste très proche du premier opus mais ajoute quelques subtilités ça et là. Duels de tronçonneuses (prodigieusement épique), grenades utilisées comme des mines, bouclier locuste ; ça ne révolutionne rien du tout malheureusement. Mais la formule est tellement bien huilée que c’est un vrai régal de contrôler Marcus. Tout se fait de façon très instinctive et enchaîner les mouvements du héros avec un simple bouton est assez impressionnant de facilité. Le plaisir est d’ailleurs assez long, avec une campagne qui se termine en 15 heures en vétéran, une vraie amélioration depuis le premier opus, jugé trop juste à ce niveau.
Bref tout est réuni pour faire un très grand jeu sauf qu’un petit quelque chose, renforcé par l’immersion du tonnerre et l’IA vraiment excellente ( relève ses coéquipiers, ne reste jamais à découvert et immobile) lui fait dépasser ce stade, lui octroyant le statut de hit incontesté de la Xbox 360.
Son intensité incroyable et sa technique majestueuse se retrouve dans un mode multijoueur tout à fait satisfaisant : excellente fluidité et modes de jeux intéressants, en particulier le mode fugitif, qui consiste à capturer un paria et à l’amener dans un lieu précis. C’est assez marrant de voir le paria se défendre avec son fusil à pompe, nous infligeant des morts assez pitoyables, mais particulièrement fun. Deux-trois bugs mineurs et quelques petits problèmes de rafraîchissement des textures ne sont qu’un grain de sable dans un océan de bonheur total.
Très clairement, le meilleur jeu de la Xbox 360 à ce jour.
Nielebung
