| « Welcome to America ! » nous hurle notre cousin Roman à la sortie du bateau qui nous a amené jusqu'ici. Pas vraiment en Amérique, car notre héros évoluera librement dans la ville de Liberty City, copie assez fidèle du majestueux New York dans la vraie vie. Nous incarnons Niko Bellic, fraîchement débarqué d’Europe de l’est, venu vivre le rêve américain et essayer d’oublier son douloureux passé. Notre cousin, Roman Bellic, ne va cesser de lui raconter que l’Amérique est géniale, qu’on y jouit d’une entière liberté et que la vie est comme un long fleuve tranquille, avec un haut niveau de vie. Malheureusement pour Niko, il va se rendre compte que tout cela s’avère faux, et qu’en plus son passé va finalement ressurgir…
J’avais présenté plus haut Liberty City comme étant une fidèle copie de New York dans la réalité. Tout ça pour affirmer que dans Liberty City, il y découle une deuxième vie où vous y resterez accroché pendant une bonne cinquantaine d’heures. Les passants s’avèrent modélisés avec le plus grand soin et chacun a ses occupations, lire le journal, attendre le bus, boire une canette, faire son shopping et se trimballer avec des sacs. Ils se permettent même de venir aider un concitoyen américain attaqué par notre immigrant. Certains passent même à la vitesse supérieure et n’hésitent pas à nous tirer dessus. Superbe élan de patriotisme. On peut également prendre le métro, aérien ou souterrain, afin d’arriver sans accroc à sa destination et préserver une voiture bonne pour la casse à l’arrivée. La circulation s’est beaucoup intensifiée à Liberty City, avec un nombre impressionnant de véhicules sur la superbe « Star Junction », ou « Time Square », c’est vous qui voyez. Voler un véhicule ne sera plus aussi facile qu’avant, les citoyens ayant pris l’habitude de fermer leur voiture. Les apprentis criminels devront alors casser la vitre pour entrer dans la boîte roulante, puis enfin trafiquer le courant afin de démarrer. Malheureusement pour lui, les soucis ne sont pas terminés, puisque l'alarme de cette dernière hurlera comme un chien enragé et nous achèvera d’aller en taule si la police traîne par ici. Le maire de Liberty City avait décidé un grand élargissement de personnel à la LCPD, ou « Liberty City Police Departement ». Ces derniers s’avèrent très présents dans la ville, patrouillent et remarquent immédiatement si une voiture est en train d’être volée ou si un coup de feu se fait entendre. Leur en échapper s’avèrera être un peu plus facile que dans la ville de « San Andreas » ou encore « Vice City ». La police quadrille une zone, de plus en plus grande en fonction de la gravité de vos actes, jusqu’à finir par ne plus vous lâcher si vous avez un niveau de recherche de 6 étoiles. Mais la vie n’est pas aussi compliquée que ça à Liberty City, vous pouvez aussi vous amuser avec les nombreux amis que vous vous ferez ! Appelez un de vos amis via votre téléphone portable et découvrez les joies de la vie active ! Billard, bowling, jeu de fléchettes, parcours touristique à bord des cinq trajets proposés par hélicoptères, vous pouvez également regarder la bonne vieille télévision avec des programmes connus dans le monde entier, devenir saoul après avoir bu une bonne bouteille de Whisky ou encore voir de jeunes filles siliconés et ayant subis des dizaines d’opérations chirurgicales se trémousser devant vous dans le club en échange de quelques dollars, ou carrément en croiser dans la rue, mais ceux-là vont bien plus loin que la simple danse, mais je vous souhaite bonne chance pour en trouver, la police les ayant presque toutes arrêtées. Vendre son corps est un métier d’avenir je vous dis. Fin.
Maintenant que vous avez pu lire le documentaire sur la vie de Liberty City, n’oublions pas que « Grand Theft Auto IV » est un jeu vidéo, comportant son lot de qualités et de faiblesses. Là où la série fait un grand pas, c’est au niveau du graphisme, mélange d’aquarelle et de réalisme, qui donne un certain cachet artistique au titre. Les jeux d’ombres et de lumières sont magnifiques, l’élément liquide est proche de la perfection et les différents protagonistes, héros, personnages secondaires ou encore les PNJ bénéficient d’une animation et d’une modélisation elle aussi presque parfaite, et possèdent presque tous un charisme évident. On peut également noter l’excellence du moteur physique, le plus maîtrisé et réaliste sur consoles, la « faute » à l’Euphoria Engine, bijou de technologie et qui sera à n’en pas douter la future référence dans les prochaines années. La jouabilité de Niko Bellic est assez déroutante au départ, puis finit par devenir très agréable. Les phases de fusillades ont été réarrangés, avec une caméra se plaçant désormais à l’épaule, laissant place à une visée bien plus précise, avec un lock qui remplit bien son office, et qui nous laisse le choix de mettre le viseur dans la partie du corps que l’on veut, ce qui est très appréciable et évite de tout le temps tirer dans le ventre. La conduite des véhicules est un autre point parfaitement réussi, mais on se surprend à freiner dans ce GTA IV. On pourrait aussi classer la ville dans la liste des qualités, tant elle se révèle cohérente et parfaitement bien dessinée. C’est bien clair, on pourrait croire que la ville a été réalisée par des architectes, tant tout cela semble si réel. Des magasins, aux logements jusqu’au métro, tout est détaillé et peaufiné à un niveau de détail ahurissant. Mais ce qui change le plus par rapport aux précédents opus, c’est au niveau de l’ambiance. Une ambiance finalement très premier degré, beaucoup plus sérieux et mature, et qui donne un punch très réaliste dans les phases de combats, mais pas uniquement. Ainsi, on a plus l’impression d’être aussi puissant que dans « San Andreas ». Les passants s’aident entre eux, si bien que les attaquer ne vous fera rien gagner, là où dans ce dernier les civils s’enfuient en criant comme des mauviettes. N’oublions pas le téléphone portable, qui va nous permettre d’appeler des amis, de recevoir des SMS ou encore prendre des photos. Et pour finir, l’excellente durée de vie, 30 heures environ pour finir les quêtes principales, et laisser le temps couler pour les quêtes annexes, et pour déverrouiller tous les succès.
Grand Theft Auto IV comporte aussi son (très) petit panier de défauts : difficulté finalement trop facile pour les habitués des précédents opus (si bien que l’on est jamais bloqué), 2-3 pépins au niveau du moteur physique, en particuliers sur les suspensions extrêmement souples (c’est le moins qu’on puisse dire) des différents véhicules et les nombreux magasins ou fast-foods auquel on ne peut pas rentrer, comme le mémorable (je ne sais vraiment pas pourquoi d’ailleurs) « Go Sushi ! » . Dommage également pour les quelques bugs, les chutes de frame-rate et les petits soucis dus au clipping, moins présents que dans San Andreas, mais qui n'a pas disparu. Signalons également que les missions sont plus répétitives que dans les précédents opus, car dans GTA IV, on est plus dans le rôle du tueur à gages qui purifie à droite et à gauche. On a fait le tour des défauts monsieur ? Heum, tout à fait.
Passons au mode multijoueur, qui s’avère bien foutu et sympa. Beaucoup de modes de jeux, avec 3 dédiés au coop, des deathmatchs par équipe ou chacun pour sa prune, des vols de voitures à remorquer dans une ruelle précise, des petites missions données par son portable, ou encore l’amusant policiers contre truands, sans oublier les fameuses courses. Les modes sont variés, dynamiques, particulièrement stables et surtout amusants, ce qui est le principal. Aucune déperdition graphique n’est à signaler et ce serait dommage de passer à côté, même si le gros du titre se situe dans son mode solo, un énorme solo même.
Nielebung | |
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