| Assassin's Creed est annoncé comme une nouvelle franchise, les membres du studio Ubisoft Montréal espèrent continuer sur leur lancé, et on ne peut que les encourager. Avec ce premier volet, une base solide a été posée, mais le jeu comporte tout de même quelques défauts. Le scénario est assez original, et inattendu. Une organisation secrète cherche à retrouver certains éléments du passé à l'aide de la mémoire génétique d'un individu, dont l'ancêtre aurait été un grand Assassin des Croisades. Le coté futuriste/moderne du jeu contraste drôlement avec la présence d'une ville comme Jérusalem, mais on s'y habitue et l'ensemble est assez bien ficelé pour ne pas nous donner le tournis.
Vous incarnez donc Altaïr, l'un des meilleurs membres de la guilde des Assassins, au comportement quelque fois trop impulsif. Le commencement du jeu vous le prouvera, il fera échouer une mission capitale et son statut sera dégradé. Pour regagner votre mérite, vous devrez vous soumettre aux ordres de votre chef, et effectuer la sale besogne réservé aux bas rangs. Il vous faudra alors réapprendre tout ce que vous avez acquis au fil des années, analyser, récolter des informations, se mélanger à la foule et faire couler le sang de votre cible.
Assassin's Creed est quelque peu linéaire (comme tous les jeux, il a son début et sa fin finalement) mais surtout il devient rapidement répétitif. Votre quête principale sera toujours la même : assassiner une cible préalablement définie. A vous de faire l'effort de vous prendre au jeu, de vous mettre dans la peau de votre personnage et d'apprécier chaque mouvement, chaque silence... Vous pouvez essayer de jouer la discrétion, tuer votre cible sans même qu'elle ne vous ai vue, ou alors l'affronter en duel, et faire face aux multiples gardes qui viendront vous barrer la route. Les quêtes secondaires sont sympathiques au départ, mais perdront rapidement de leur intérêt, dommage qu'elles ne soient pas plus diversifiées, et surtout plus utiles, passons la recherche des drapeaux ou des templiers, qui se révèle être aussi fade que peu originale, et intéressons-nous à la possibilité de sauver des gens, avec pour récompense un petit groupe de personnes prêtes à vous aider en cas de problème. Je vais insister sur cela pour venir au point suivant du jeu, qui est très important : la difficulté. Assassin's Creed manque de challenge, toutes ses personnes que vous avez aidées et qui vous offrent des hommes musclés pour vous protéger deviendront rapidement frustrants, rares sont les occasions où vous en aurez réellement besoin. Et pour faute, la difficulté du jeu est peu présente. De votre discrétion à l'affrontement de 10 gardes en même temps, vous trouverez rarement l'occasion de transpirer devant votre écran. Et c'est bien dommage, les scènes de poursuite sont aussi sous-exploitées, mais pourtant tellement audacieuses...
Malgré tout ça, on prend facilement plaisir à jouer à Assassin's Creed. Car le jeu nous apporte du nouveau, du frais. Accompagné d'une maniabilité exemplaire, voir évoluer votre personnage à travers la ville est un vrai régal. La prise en main est presque immédiate. Grimpez, sautez, esquivez et sortez votre arme pour mettre en joue votre adversaire. Les combats, bien que simples, n'en sont pas moins intéressants et offrent une mise en scène très agréable. Notre personnage est fort, et surtout, il accomplit ses mouvements avec beaucoup de style. Un gameplay novateur et simple à la fois, même s’il tient déjà la route, beaucoup de choses peuvent être ajouter/améliorer. Les phases à cheval sont sympathiques mais sans plus. Le maître en la matière, à savoir Shadow of The Colossus, sortie sur Playstation 2, n'est pas encore battu. L'animation du cheval est ici très correcte mais est loin de délivrer les mêmes sensations que le jeu cité juste avant.
Pour le reste, techniquement le jeu peut clairement vous mettre une petite claque, premièrement les animations du héros sont particulièrement soignées, Altaïr est à lui seul un spectacle d'animation. Ses mains s'accrochent dans la moindre fissure, le moindre bout de planche qui dépasse, la nouvelle génération est bien là, jamais un jeu n'avait été aussi précis, et dieu sait que dans Zelda sur Nintendo64, voir Link grimper une échelle a été un vrai phénomène pour beaucoup (vous avez vu ça, le personnage pose ses pieds correctement sur l'échelle !). Les habitants des villes, bien que très variés, ce qui est un bon point, bénéficient d'une animation moins poussée, mais suffisante. Graphiquement c'est du lourd, les villes sont grandes, variées, détaillées et remplies. Les paysages sont souvent grandioses, sauf quand l'image 2D du fond nous saute aux yeux, dû à un problème de contraste mal dosé avec le paysage en 3D (des montagnes plus éloignées sont moins contrastées que des montagnes proches, hors ici c'est souvent l'inverse, dommage!). Peu de végétation sous ce soleil brûlant, mais on aurait aimé que celle ci soit animée et non figée. Restent les bâtiments et intérieurs très réussis, tout est très bien construit et concret, du très beau travail. On regrette qu'il n'y ait pas de climat, tout le long du jeu se fera en plein soleil. Voir ces villes aussi riches en pleine nuit aurait été un atout non négligeable. Rien que d'y penser... pfiou !
Tout ce joli tas de pixel est accompagné d'un son exemplaire. De très bons accompagnements et une ambiance forte. On se sent vraiment dans le jeu, les villes sont vivantes et les bruitages sonnent parfaitement bien à l'oreille. Si vous avez envie d'un peu plus de calme, grimpez donc en haut d'une tour et contemplez simplement l'horizon... très agréable.
La durée de vie du jeu est difficile à juger, tout dépendra de votre manière de jouer. Vous pouvez finir la trame en huit ou neuf heures sans problème, la quête des drapeaux et des templiers n'a aucun intérêt réel, mais si vous aimez l'exploration cela peut facilement vous tenir quelques heures de plus. Vous pourrez, en fin de partie, recommencer une période qui vous a plus, et tenter une approche de votre cible différente. Dommage qu'il n'y ait pas plus d'interaction avec la foule, déjà très bien instauré mais qui montre rapidement ses limites.
Assassin's Creed vous fera vivre de grands moments, le scénario laisse des points de mystère et lorsque l'on finit le jeu, on a qu'un chose en tête, jouer à la suite ! Pourvue que celle ci utilise les bases très solides que nous offre ce premier opus, sans oublier de booster les à-cotés, et ça sera un carton assuré. Alors, vivement la suite, mais où ? peut être au pays du soleil levant, qui sait...
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