| Le nouveau titre des danois de IO Interactive est enfin sorti sous le doux pseudonyme de Kane & Lynch: Dead Men. Vous savez, ce studio qui a réalisé la célèbre série Hitman, et dans une moindre mesure, Freedom Fighters ? Oui, c'est eux qui sont derrière le projet. On attend forcément beaucoup du résultat final, mais vous le saurez après avoir lu ce test voyons :p.
Nous incarnons Marcus Adam, alias Kane, s’étant échappé d’un fourgon l’amenant droit vers la chaise électrique pour le meurtre de 25 vénézuéliens. Cette attaque organisée par un psychopathe nommé James Seth Lynch, l’« accompagnant » vers la chaise, va leur permettre de s’enfuir, et le duo va tenter d’échapper à la police qui les traque sans relâche, tout en assouvissant les envies de vengeance de Kane… Une histoire qui accroche sans peine le joueur, les personnages principaux très charismatiques et les dialogues percutants y sont pour beaucoup.
Les graphismes sont propres, homogènes, sans être exceptionnels. Les textures sont un peu à la ramasse et les explosions sont tout simplement à côté de la plaque. Le jeu utilise le moteur graphique de Hitman : Blood Money, et commence à accuser son âge. Malgré cet enrobage peu spectaculaire, le tout a le mérite d’être réaliste, dépaysant avec des environnements variés, une gestion de la lumière et de la physique relativement correcte, et la capacité d’afficher des centaines de personnes dans un espace clos sans ralentissements. Bizarrement, le jeu à la fâcheuse tendance à ramer lorsque l’on se trouve dans un nuage créé par une grenade lacrymogène, alors qu’avec plus d’une centaine de personnes, il ne bronche pas, voilà qui résume bien le titre, graphiquement en dents-de-scie.
La jouabilité est un agréable mélange d’Hitman et de Freedom Fighters. On retrouve la jouabilité rigide mais jouissive de la série au héros au crâne chauve, et le sympatique système d’ordre mis en place sur Freedom Fighters. Le jeu se prend bien en mains après avoir avoir augmenté la sensibilité du stick, clairement insuffisante au lancement. C’est classique, mais efficace. Malheureusement, il y a des aspects qui gâchent le mélange prometteur des deux séries : L’IA et les bugs graphiques. Commençons par l’IA qui est complètement en train de rêvasser, se cachent derrière des objets qui n’offrent aucune protection, courent comme des idiots vers vous ; leurs amis se prennent une balle en pleine tête, ils ne réagissent pas, ou très tard. Bref c’est un festival qui plombe sévèrement l’expérience de jeu, d’autant que les arènes permettent d’élaborer des stratégies de contournement dans certains cas. On se contente en quelque sorte de camper et d’abattre les ennemis au cerveau de poule. Un autre petit défaut, les armes sont imprécises. Objectivement, ce serait pour une question de réalisme, manière de coller aux graphismes. Venons-en aux bugs qui sont très présents durant l’aventure, avec une physique qui parfois est sommaire, quoique correcte au fond, des balles qui touchent l’adversaire sans leur faire de dégâts (ce qui est particulièrement énervant), certains cadavres ont leur tête déjà enterrée, c’est un autre festival qui est présenté, mais tout aussi énervant. Le système d’ordre est assez secondaire, on l’utilise rarement durant le titre, sauf pour dire à ses compatriotes de venir vers Kane. Sur la forme simple mais efficace, au fond, sans profondeur, pourrie par les bugs et l’IA, la jouabilité est assez moyenne, même si le fun est présent, mettre des headshots aux ennemis est particulièrement jouissif.
Autant vous l’avouez comme une tarte qui vous arrive en pleine figure, Kane & Lynch est très court. 8 heures suffisent en mode normal pour voir le bout des 15 chapitres. Pas vraiment de quoi rentabiliser le titre. Heureusement, la possibilité de rejouer le titre en coop avec un ami et ses trois niveaux de difficulté viendront rallonger un peu la sauce, même si le jeu est très linaire. Quand au Xbox Live, un seul mode de jeu est disponible, mais il est assez original. Votre but est de capturer un butin et de vous enfuir avec. Il faudra éliminer les gardes et s'enfuir par voiture ou par hélicoptère. Attention, ceux qui meurent réapparaissent du côté des gardes, ils doivent donc tuer les mercenaires qui viennent voler le butin. Petite subtilité, les mercenaires peuvent s'entre-tuer et récupérer l'argent du malheureux qui n'a rien compris. Mais du coup, il devient un traître, affiché sur le radar. Et si vous le tuez, vous récupérez plus d'argent encore. Et si vous êtes le pauvre malheureux qui a rien compris, votre tueur est aussi visible à l'écran de façon très voyante, c'est donc le moment de vous vengez. Si vous le tuez, une somme considérable d'argent vous sera renversée. Et s'il vous tue, il faudra attendre la prochaine manche. Un concept très sympa, et une pratique agréable, mais qui dépend fortement du joueur. Espérons qu'il ne se dépeuple pas trop vite, car tout ces règles sont très intéressantes et plutôt prenantes à jouer.
La bande-son est signée Jesper Kyd, déjà à l’œuvre sur Hitman. Ses thèmes sont très efficaces et collent parfaitement à l’excellente ambiance mature du titre. La version française est également très soignée, avec une intonation crédible, même si les jurons pleuvent comme des gouttes de pluies durant une grosse averse. On pourrait malgré tout regretter le manque de bruitages, comme les bruits de pas, qui pourraient encore plus favoriser l’immersion.
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